Le Magasin encyclopédique ou Journal des sciences, des lettres et des arts de l’année 1799 (tome V) nous apprend que : « Le ministre de l'Intérieur vient d'écrire au ministre des Finances pour l'inviter à suspendre la vente de la cathédrale de Reims, dont le portail est un chef-d'œuvre d'architecture gothique. Le produit de la vente serait peu considérable et la conservation du monument est précieuse sous les rapports de l'antiquité et de l’art. Nous espérons en conséquence que des adjudicataires barbares ne porteront pas la hache sur ce beau monument, que la faux du vandalisme avait respecté, et n'ajouteront pas cette perte à toutes celles sur lesquelles gémissant les amis des arts. »
On trouve de même dans la Gazette nationale ou Moniteur universel du 23 nivôse an VII (12 janvier 1799), une note similaire : « Le ministre de l’Intérieur, informé que l’on se disposait à vendre la cathédrale de Reims, a écrit au ministre des Finances pour l’inviter à suspendre la vente d’un monument si précieux sous les rapports de l’antiquité et de l’art. »
La Gazette de France du 27 août 1912 nous révèle que Ramel, ministre des Finances de l’an VII, calcula sou à sou ce que produirait la démolition et le vente au détail de la cathédrale de Reims, et que l’homme qui sauva ce chef-d’œuvre menacé fut le Lorrain François de Neufchâteau, alors ministre de l’Intérieur.