Ce n'est pas d'aujourd'hui que les belles-mères se sont donné la mission d'être désagréables, pouvons-nous lire dans la Gazette anecdotique en 1888. Ainsi faisaient-elles au XVIIe siècle, et même à la cour du grand roi, y affirme-t-on ensuite.
Témoin cette lettre adressée à Colbert par Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier dit La Grande Mademoiselle, cousine germaine de Louis XIV :
« Monsieur Colbert, j'ai supplié très humblement le roy de vouloir commander à ma belle-mère de mettre les choses en l'état où elles étaient lorsque je partis de Paris pour que je puisse aller pourvoir à sortir d'affaire avec elle, j'espère qu'en voyant la fin je délogerai ;
« Car de passer ses jours avec une telle femme, ce serait un supplice, et il n'y a rien à quoi on ne consente, la mendicité serait plus agréable, ainsi, j'espère que le roy trouvera bon que l'état où il (m'a) mise me fasse prendre d'autres mesures que celles que j'avais prises, et j'espère qu'en cela vous aurez la même bonté pour moi que vous m'avez toujours témoigné, c'est ce que je vous demande instamment et que vous me croyez aussi sincèrement que je suis,
Monsieur Colbert,
Votre affectionnée amie,
Anne-Marie-Louise d'Orléans. »
Illustration : Anne-Marie-Louise d'Orléans