En 1916, La Chronique médicale relate en ces termes une surprenante découverte : « Aurait-on trouvé le remède décisif contre le maudit insecte qui tant fait le désespoir de nos viticulteurs ? Il le semblerait, si nous en croyons l’écho qui nous revient d’Italie, par le canal du Lyon médical.
« Or donc, d’après Il Popolo romano, dans un village de la province de Lecce, un paysan avait planté des tomates entre les rangées, dans une vigne phylloxérée. Il fit ceci simplement dans le but de tirer quelque profit du terrain, car les ceps gravement atteints de phylloxéra ne donnaient pas un raisin depuis longtemps. Peu après, lorsque les plants de tomates commencèrent à grandir, le paysan remarqua avec étonnement que les ceps de vigne repoussaient et offraient une vigueur qu’ils n’avaient pas les années précédentes.
« Ne sachant comment expliquer le phénomène, l’idée lui vint d’arracher quelques pieds de tomate : il trouva dans les racines des milliers d’insectes morts. C’est dire que les plants de tomate constituent un remède sûr pour détruire le phylloxéra. La science peut expliquer ainsi le fait : les tomates appartiennent à la famille des « Solanacées », qui contiennent de la « Solanine », substance vénéneuse, mortelle pour l’insecte dévastateur de la vigne.
« Une commission de techniciens est en train d’étudier le phénomène, qui pourrait être le salut de la viticulture. Comme il n’est guère coûteux d’essayer le remède, il est à souhaiter que les agriculteurs l’expérimentent et nous communiquent leurs résultats », concluait La Chronique médicale.