Imprimé en 1561, l’ouvrage intitulé Missae ac missalis anatomia, contenant 172 pages in-8° ainsi qu’un errata de quinze pages, « peut passer pour une des satires les plus amères que les protestants aient composées contre l'église romaine » et est une « traduction de l'Annotomia de la missa, (...) traduction faite non sur la version originale [parue en 1552] mais sur la version française [parue en 1555] », nous apprend le Manuel du libraire et de l'amateur de livres (Tome 2, 1820).
Celui qui a fait l’errata s'excuse en racontant les artifices employés par le diable pour empêcher le bien que ce livre devait produire : « Ce maudit Salan, dit-il, lorsqu'on imprimait cet ouvrage, mit en œuvre toutes ses ruses, et parvint à le faire souiller de tant de fautes (car certains passages n'offrent aucun sens, et d'autres présentent un sens contraire à celui qu'ils devraient avoir), dans le but d'en empêcher la lecture par les âmes pieuses, ou d'affecter ainsi les lecteurs d'un tel ennui, qu'aucun d'eux ne pût, sans un dégoût suprême, aller jusqu'à la fin du livre.
« Déjà le même Satan, avant que le livre fût remis à l'imprimeur, se servant d'un autre moyen, l'avait jeté quelque part dans un bourbier, et tellement sali de liquide et de boue, que l'écriture était presque effacée sur un grand nombre de feuillets entièrement gâtés. De plus, ce livre était tellement déchiré, que non seulement on ne pouvait pas le lire, mais qu'on ne pouvait même l'ouvrir sans que les feuillets ne se séparassent les uns des autres. Aussi, pour remédier à ces artifices de Satan, on a été, après l'impression, obligé de revoir l'ouvrage et de noter les fautes, malgré leur nombre. »