D'après « La Science française », paru en 1897
En 1696, Burdeau, horloger français, fabriqua une horloge automatique à la gloire de Louis XIV. Assis sur son trône, le Roi-Soleil était entouré de la foule respectueuse des Électeurs d'Allemagne, des princes, des ducs étrangers qui sonnaient les quarts et des rois de l'Europe qui sonnaient les heures.
Guillaume III d'Angleterre, dont la fière attitude avait plus d'une fois blessé l'orgueil du dieu de Versailles, était là d'une souplesse d'échine toute particulière, et s'inclinait plus bas que tous les autres pour saluer le monarque français.
Portrait de Louis XIV par Pierre Lepautre (1660-1744)
Malheureusement, un jour que le public était admis à contempler cette merveille de courtisanerie mécanique, il arriva qu'un ressort, se détendant brusquement, renversa de son trône Louis XIV aux pieds de Guillaume III.
On crut à la cour que cette catastrophe avait été calculée par Burdeau, mécontent, pensait-on, de n'avoir pas reçu de son œuvre le salaire attendu ; et le malheureux horloger alla réfléchir à la Bastille sur le danger de ne pas régler mieux le jeu de ses automates.