D'après « Revue des traditions populaires », paru en 1891
Les Acta sanctorum (tome II), nous apprennent que Gangolfe, chevalier français, vivant à Varennes, de Langres, du temps de Pépin le Bref ou de Pépin d'Héristal, avait fui sa femme dont la conduite le déshonorait. Arrivé au lieu de la chapelle actuelle qui a été élevée à ce saint, il voulut s'y fixer avec les hommes d'armes qui lui étaient restés fidèles et qui l'avaient suivi.
D'après la légende, Gangolfe proposa à un paysan d'acheter l'eau d'une source qui servait à irriguer ses prés. Le paysan consentit à vendre son eau si l'acquéreur pouvait l'emporter. Sur quoi, le saint chevalier enfonça dans l'onde son bâton, qui aspira et recueillit la source entière. C'était la source des eaux gazeuses de Soulzmatt, si réputées depuis, et qui furent ensuite divisées en sept sources distinctes.
A la fin du XIXe siècle, chaque année, le jour de la fête de saint Gangolfe, des multitudes de pèlerins affluaient de toutes parts à la chapelle. Une chaire extérieure, pratiquée dans le mur, servait à des sermons en plein air. Il y avait aussi, à cette occasion, une foire renommée dans le monde des enfants pour la vente de jouets en terre cuite, de petites poteries et de coucous. Mais c'est surtout pour les soldats partis en guerre que le pèlerinage est efficace ; ceux pour qui l'on va prier doivent revenir sains et saufs.
Illustration : Source Nessel, à Soultzmatt (Haut-Rhin)