D'après « Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres », paru en 1911
En 1911, Antoine Thomas, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, passant en revue les étymologies proposées pour rendre compte du mot français familier micmac (mot péruvien, d'après Huet ; mot emprunté de l'allemand mischmasch, d'après Littré ; nom d'une peuplade indienne du Canada, d'après d'autres), montre qu'aucune ne résiste à un examen critique.
Il est porté à croire que micmac, dont on n'a pas d'exemples avant 1642 et qui est parfois écrit, au milieu du XVIIe siècle, micquemacque et employé au féminin, est une altération de mutemacque « émeute », substantif féminin, d'origine flamande, qui a été de quelque usage en France au XVe siècle et qui offre la combinaison du substantif français muete (transcrit muit en flamand) et du verbe germanique maken « faire ».
Toujours est-il que les habitants de Reims, au commencement du XVIIe siècle, appelaient du nom traditionnel de « micmaque » une émeute sanglante qui avait éclaté dans cette ville en 1461 et que le roi Louis XI dans une de ses lettres closes, du 6 juillet 1477, appelle « la mutemacque ».