Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 17:30

Francois-Ier.jpgLe 24 février 1525, François Ier était fait prisonnier à Pavie, cependant que le roi s’était lancé au galop à l’assaut des rangs adverses et que les tirs de l’artillerie française avaient cessé pour ne pas risquer de le blesser.

 

Les Espagnols en avaient profité pour encercler le monarque. Transféré en Espagne, il devient l'otage de Charles Quint (il sera libéré après la signature du traité de Madrid l’année suivante).

 

On dit que les Espagnols, pour humilier François Ier captif, avaient obtenu qu’on baisserait la porte de sa chambre, afin que le roi fût obligé de s’incliner pour sortir, geste que les personnes du dehors ne manqueraient pas de prendre pour un salut.

 

Le roi, ajoute-t-on, déconcerta toutes leurs mesures ; il sortit à reculons, le dos tourné aux grands d’Espagne.

 

Illustration : François Ier

Partager cet article
Repost0
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 18:00

Francis-Bacon.jpgC'est la devise que l'on est convenu d'attribuer à Bazile, bien qu'elle ne se trouve pas formulée dans sa fameuse tirade sur la calomnie dans le Barbier de Séville (acte II, scène VIII) de Beaumarchais, pièce représentée pour la première fois le 23 février 1775.

 

Ce dicton était cependant déjà populaire au commencement du XVIIe siècle. Francis Bacon (1561-1626), dans son traité De la dignité et de l’accroissement des sciences (1623), livre VIII, chapitre II, à la suite d'une étude sur les paraboles de Salomon, passe en revue quelques proverbes et s'exprime ainsi :

 

« Comme on dit ordinairement : Va ! calomnie hardiment, il en reste toujours quelque chose (audacter calumniare, semper aliquid haeret) ; on peut dire aussi par rapport à la jactance : Crois-moi, vante-toi hardiment, il en reste toujours quelque chose. » (Traduction du Panthéon littéraire)

 

Illustration : Francis Bacon

Partager cet article
Repost0
25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 17:00

Traversee-Blanchard.jpgLe 2 mars 1784, la foule rassemblée sur le Champ de Mars à Paris assistait à l’ascension d’un aérostat habité construit par Jean-Pierre Blanchard et mesurant 27 pieds de diamètre. Le ballon franchit la Seine et revient pour se poser rue de Sèvres. L’expérience fut renouvelée à Rouen, puis à Londres, avant que le téméraire aéronaute n'enregistrât un succès notoire dans la traversée de la Manche avec un ballon gonflé à l’hydrogène en janvier 1785.

 

Dans le voyage aérien que Blanchard fit en juillet de la même année à La Haye, en Hollande, le paysan sur le champ duquel il descendit, bien moins touché de ce merveilleux spectacle que du dommage fait à quelques touffes d'herbes, déchira le ballon et fut sur le point d'assommer l'aéronaute, qui ne se tira de ses mains qu'en souscrivant un billet de dix ducats.

 

Cité en justice pour réparation du dommage, ce paysan dit aux juges : « La loi de notre pays porte, en termes formels, que tout ce qui tombe des airs ou du ciel sur un champ appartient au propriétaire de ce champ. Or M. Blanchard et son ballon sont tombés des airs dans mon champ : M. Blanchard et son ballon m'appartenaient donc. J'ai permis à M. Blanchard de se racheter moyennant dix ducats, il est clair qu'il me les doit ; et s'il me les doit, c'est que je ne lui dois rien. »

 

Ce syllogisme en bonne forme parut péremptoire. Blanchard eut le bon esprit d'en rire le premier; et l'affaire n'alla pas plus loin.

 

Illustration : Traversée de la Manche en ballon par Blanchard en janvier 1785

 

Partager cet article
Repost0
24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 17:00

Benjamin-Constant-copie-1.jpgD'après « Le Petit Français illustré »,  paru en 1900

 

Benjamin Constant, qui devait plus tard se faire un grand nom dans la littérature française, était un très mauvais écolier et faisait le désespoir de ses précepteurs.

 

L'un de ceux-ci trouva un moyen très ingénieux de l'intéresser aux études. Il lui proposa d'inventer une langue qui ne serait connue que d'eux seuls. Benjamin accepta avec enthousiasme. On commença par inventer un alphabet ; c'était le précepteur qui traçait les lettres ; on passa ensuite aux mots, puis à la grammaire et bientôt on arriva à constituer de toutes pièces une langue très harmonieuse, très belle, très riche.

 

Or, cette langue à laquelle l'élève jadis rebelle croyait avoir collaboré, n'était autre chose que celle d'Homère, le grec. Et comme Benjamin Constant le disait lui-même, son précepteur élait parvenu à lui apprendre le grec, en le lui faisant inventer.

 

Illustration : Benjamin Constant

Partager cet article
Repost0
23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 17:00

D'après « Chronique médicale », paru en 1929

 

Au livre V, chapitre XX, intitulé : Comment la Quinte Essence guérissoyt les malades par chanson, Rabelais dit en parlant d'une dame qui guérit toutes les maladies sans y toucher : « Ceste nostre royne guarit, seulement leurs sonnant une chanson selon là compétence du mal. Puis nous monstra les orgues desquelles sonnant, faisoyt ses admirables guarisons. Icelles estoient de façon bien étrange, car les tuyaux estoyent de casse en canon, le sommier de gayac, les marchettes de rheubarbe, le suppied de turbit, le clavier de scammonée. »

 

Et, selon le malade, la dame jouait une chanson qui guérissait toujours lépreux, aveugles, empoisonnés, sourds, muets, etc. Il semble, à première vue, que ce soit une satire contre les charlatans et empiriques toujours prêts à trouver un secret infaillible. Cependant, un ouvrage du XVIe siècle, de Jean- Baptiste Porta, Magia naturalis, imprimé à Naples en 1588, soit trente-cinq ans après la mort de Rabelais, cite de nombreux exemples de cures obtenues non seulement par l'effet de la musique sur les hommes ou sur les animaux, mais même au moyen d'instruments fabriqués de bois médicamenteux.

 

Lyre.jpg

 

Les douleurs sciatiques sont guéries par un instrument fait de bois de peuplier. Les lymphatiques retrouvent leurs forces en écoutant le son tiré d'un tibia de cheval ou de la tige creuse de l'ellébore. Contre la peste on use de la cithare faite en bois de vigne ou en bois de laurier. Les flûtes ou les lyres de genévrier, de frêne, de sureau ou d'os de cerf sont efficaces pour les morsures des vipères. Les instruments faits de lierre ou d'amandier sauvage guérissent l'ivresse. En bois de vigne ou de rododaphné, ils sont de puissants calmants. L'amandier et la vigne procurent le sommeil, l'ellébore tient en état de veille.

Partager cet article
Repost0
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 16:30

Astrologue.jpgD'après « Joyeux passe-temps de la jeunesse », paru en 1864

 

Louis XI fit venir un jour un astrologue, et commanda à ses gens de ne pas manquer, à un signal qu'il leur donnerait, de se saisir de cet homme et de le jeter par les fenêtres.

 

Aussitôt que le roi l'aperçut : « Toi, qui prétends être un habile homme, lui dit-il, et qui connais le sort des autres, apprends-moi dans ce moment quel sera le tien, et combien tu as encore à vivre. »

 

Soit que l'astrologue eût été secrètement averti du dessein du roi, ou qu'il craignit quelque fatal dénouement, il se hâta de répondre, sans témoigner aucune frayeur : « Sire, je mourrai trois jours avant Votre Majesté. »

 

Le roi n'eut garde, après cette réponse, de donner aucun signal pour le faire jeter par les fenêtres ; au contraire, il eut soin de ne le laisser manquer de rien.

Partager cet article
Repost0
21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 17:00

Guillotine.jpgD'après « Le Caméléon, ou Recueil mensuel de morceaux de littérature, etc. », paru en 1837

 

Un homme se présentant dans une voiture de poste, attelée de quatre chevaux, à l'une des barrières de Paris, en 1793, et expliquant qu'il avait oublié sa carte, on le somma de décliner son nom.

 

— Monsieur le Marquis de Saint Cyr, répond le valet empressé assis sur le siège.

— Citoyen, ignores-tu qu'on ne dit plus Monsieur maintenant ?

— Le Marquis de Saint Cyr, reprend celui-ci, en se corrigeant.

— Il n'y a plus de marquis non plus ; ils sont abolis, ainsi que les comtes et les barons.

— De Saint Cyr, alors.

— Pas de De s'il vous plaît ; c'est une distinction, et il n'en existe plus.

— Eh, dites donc Saint Cyr tout court, s'écrie le maître impatienté.

— Allons donc ! avec son saint, d'où vient-il celui-là ? Nous ne connaissons pas les saints ; on nous a débarrassés de tout ça ; nous ne reconnaissons plus que la république et l'Être Suprême. Voyons ! ton nom, et dépêchons-nous.

— Cyr.

— Bah ! Cyr ! (sire) avec un nom comme ça, vois-tu ; tu seras bien heureux si tu ne vas pas à la guillotine ; crois-moi, change-le.

— Cependant, comme ton passeport est en règle, tu peux passer pour cette fois.

Partager cet article
Repost0
20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 17:00

D'après « Revue d'histoire de la pharmacie », paru en 1937

 

Remede.jpgLa lecture de Pline l'Ancien nous apprend que le traitement par les vers de terre, mis à la mode dans les années 1930, était déjà connu dans l'antiquité. Pline emploie le ver de terre pour « dissoudre la pierre dans la vessie » en le faisant « boire (...) dans du vin ordinaire ou dans du vin cuit » ; contre la calvitie, en « frottant la tête de cendre de vers de terre, délayée dans de l'huile » ; contre l'érysipèle, en cataplasmes préparés avec du vinaigre, etc. ; enfin pour « réunir les plaies récentes ». On conservait les vers dans le miel.

 

D'autres petits animaux — les punaises — ont eu aussi leur heure de gloire... Ces bestioles étaient déjà utilisées par les médecins grecs. Dioscoride les recommande contre la fièvre quarte. Il en indique aussi un autre usage : « broyées et séringuées par la verge, elles servent à la difficulté d'uriner ». Pline les préconise comme antidote contre les morsures de serpents. C'est cependant comme diurétique qu'elles semblent avoir été le plus employées.

 

Mattiole, en commentant Dioscoride, donne de nouvelles indications à ce sujet. « Plusieurs modernes, écrit-il, les mettent vives dedans la verge, ou dedans les lieux naturels de femmes, pour les faire uriner, sans les broyer... Ceste opinion me semble fort bonne ; car les punaises vives marchans par les membres naturels, chatouillent et provoquent les conduits de l'urine à s'ouvrir, et les pousser dehors. »

Partager cet article
Repost0
19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 17:00

Elegant.jpgLa désignation de petits crevés donnée à certains jeunes gens de mise ridicule fut adoptée, vers 1870, comme argot professionnel par des chemisiers et des blanchisseuses pour désigner plusieurs de leurs clients du monde élégant, qui se faisaient remarquer par le luxe habituel de leurs chemises garnies de petits crevés ou garniture bouillonnée.

 

Ce fut à un gentleman dont le nom était d'une prononciation difficile, et dont la recherche luxueuse en ce genre était connue, que le sobriquet fut d'abord appliqué. Ses fournisseurs l'appelèrent longtemps le monsieur aux petits crevés, puis petit crevé tout court. Le mot passa naturellement à d'autres. Cette expression était du reste renouvelée de celle de gros crevés, par laquelle, sous Louis XIII, on désignait les seigneurs dont les pourpoints avaient ce genre d'ornement. On pouvait voir, à Rome, au temps de Pie IX — pape de 1846 à 1878 —, un petit prince allemand qui avait la manie de ce costume et qui figura ainsi dans une procession. Les Suisses de la garde du pape portaient aussi un uniforme à gros crevés. On disait aussi une grosse crevée en parlant d'une femme.

 

Cette appellation, au surplus, a une origine commune avec la presque totalité des termes de ce genre qui ont été en vogue dans le langage des précieux à diverses époques ; tous avaient trait à une particularité de la toilette des personnages.

 

Illustration : Le Gommeux, terme en vogue vers 1875-1880 pour désigner les successeurs des gandins, dandys et autres petits crevés

Partager cet article
Repost0
18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 17:30

Henri Estienne, dans son Apologie d'Hérodote (chap. V et suivants), s'est amusé à recueillir quantité des drôleries débitées par frère Olivier Maillard et frère Michel Menot, dit Langue d'or, qui, tous les deux, prédicateurs, ont traité des mœurs dissolues de leur temps (fin du XVe, début du XVIe siècle), de l'inconduite des femmes, leur mise immodeste, leur décolletage, etc., et cela dans les termes les plus hardis.

Nous apprenons qu’il fut longtemps de mode, parmi les grandes dames de la noblesse et de la haute bourgeoisie, d'assister aux offices de l'église en toilette de gala, c'est-à-dire « le sein découvert », et un curé de la paroisse de Saint-Étienne-du-Mont, le Père Gardeaux, s'avisa un jour d'apostropher ses auditrices avec une bien ingénue franchise, et en implorant en quelque sorte leur pitié : « Eh mais ! mesdames, couvrez- vous donc du moins en notre présence ; car, afin que vous le sachiez, et en dépit de notre saint ministère, nous sommes de chair et d'os, tout comme les autres hommes. » (voir Saint-Foix, Essais sur Paris, dans Predicatoriana ou Révélations singulières et amusantes sur les prédicateurs, par Gabriel Peignot)

 

Vierge-Enfant.jpg

 

On trouve trace de cette coutume dans un des titres d’ouvrages du facétieux catalogue de la bibliothèque de Saint-Victor, que Rabelais s’est amusé à imaginer (livre II, chapitre VII) : Decretum universitatis Parisiensis super gorgiasitate muliercularum ad placitum. Olivier Maillard apostropha un jour très vivement des dames décolletées qui se trouvaient dans son auditoire : « Femmes maudites de Dieu, qui venez dans le saint lieu pour étaler vos... » (Encyclopédiana)

 

Illustration : La Vierge et l'Enfant, par Jean Fouquet (Dyptique de Melun)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Histoire de France. Le Blog La France pittoresque
  • : Histoire de France, magazine et brèves insolites. Retrouvez ici : 1° Des brèves insolites et pittoresques pour mieux connaître la petite histoire de nos ancêtres et la vie quotidienne d'autrefois. Le passé truculent ! 2° Notre revue périodique 36 pages couleur consacrée à la petite Histoire de France (vente sur abonnement et numéro) : articles de fond et anecdotes-clés liées aux thèmes traités.
  • Contact

Recherche

Facebook

La France Pittoresque...